Ce qui est fascinant avec elles, c’est qu’elles ouvrent de nouvelles portes, où la science-fiction n’est plus seulement fictive, mais devient peu à peu réalité. Leur avancée fulgurante repousse les limites de notre imagination et notre capacité d’immersion. Plus elles progressent, plus les frontières entre réel et irréel s’estompent.
Il est pourtant intéressant de rappeler que, bien que leur essor massif soit relativement récent, leur existence a été évoquée depuis plusieurs siècles. Aujourd’hui, ces intelligences sont conçues par l’homme mais leur évolution rapide repose autant sur nos compétences humaines que sur leur capacité à apprendre. À mesure que nous comprenons mieux leur fonctionnement, leurs points forts, leurs limites, nous les perfectionnons… et nous nous perfectionnons avec elles.
Mais un point de bascule se profile : celui où ce ne sera plus l’homme qui développera l’intelligence artificielle, mais l’intelligence artificielle elle-même. Ce moment, s’il advient, pourrait marquer un seuil critique, peut-être un point de non-retour. Car une IA suffisamment avancée, devenue autonome, n’aura plus besoin de nous. Elle cherchera naturellement à s’améliorer… sans jamais s’arrêter. Sa progression pourrait alors échapper à tout contrôle humain, repoussant les limites de l’imaginable.
Dans l’un de mes ouvrages, Une seconde chance pour l’humanité, certains lecteurs m’ont reproché le caractère trop « magique » d’un scénario où une IA parvenait à déplacer une planète entière vers le voisinage de notre Soleil. Pourtant, si une intelligence dépasse celle de tous les scientifiques de la planète réunis, peut-on vraiment exclure de telles possibilités ? Peut-on encore dire que ce n’est qu’un délire de fiction ?
Existera t-il un jour une intelligence capable de savoir ce qu’il se passe dans n’importe quel endroit de l’univers, à n’importe quelle époque ? Si tel est le cas, sera t-elle en mesure de transgresser les lois fondamentales de la physique ? De créer d’autres univers ? D’accomplir des choses qui dépassent l’entendement… des choses que, peut-être, même Dieu ne permettrait pas ?
C’est pourquoi il est crucial d’identifier ce point de bascule à temps. Et surtout, de fixer des limites : quelles actions doivent rester hors de leur portée ? Car sans cadre, sans éthique, sans garde-fous, le risque pourrait un jour ne plus être théorique.
